Cet « appel à une prise de conscience collective » s’adresse « aux jeunes parents, aux enseignants, éducateurs et pédagogues, aux soignants, aux décideurs politiques » et est cosigné et mis en ligne par la Société française de pédiatrie et celles de Santé publique, de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et d’ophtalmologie, ainsi que la Société francophone de santé et environnement.
Le message actuel des autorités sanitaires, « pas d’écran avant trois ans », est « clairement insuffisant et doit être actualisé à la lumière des connaissances récentes », en devenant : « Pas d’écran avant six ans », affirment-elles, un an après le rapport Enfants et écrans réalisé par une commission d’experts voulue par le président de la République, Emmanuel Macron.
« En 2025, le doute n’est plus permis et les très nombreuses publications scientifiques internationales sont là pour nous le rappeler : ni la technologie de l’écran ni ses contenus, y compris ceux prétendument éducatifs ne sont adaptés à un petit cerveau en développement », ajoutent les signataires.
« Les écrans, quelle qu’en soit la forme – télévision, tablette, téléphone – ne répondent pas aux besoins de l’enfant » et, « pire, ils entravent et altèrent la construction de son cerveau », alertent les sociétés savantes.
Retard de langage, troubles de l’attention…
Professionnels de santé et enseignants de maternelle et de cours préparatoire « constatent les dégâts produits par une exposition régulière aux écrans avant l’entrée à l’école primaire : retard de langage, troubles de l’attention, de la mémorisation, agitation motrice… », poursuit le texte.
« Si tous les milieux socio-éducatifs sont concernés, les expositions sont plus fortes dans les foyers défavorisés, contribuant à l’accroissement des inégalités sociales ».
Car le neurodéveloppement de l’enfant résulte « d’observations et d’interactions riches et variées avec l’environnement » pour lesquels « les six premières années de vie sont fondamentales ».
« Pas d’écran avant 6 ans » : pas d’ambigüité possible
« Il ne s’agit pas de diaboliser les outils numériques et leur usage mais il y a un âge pour tout », soulignent ces experts de la santé, qui appellent les parents notamment à « créer un environnement favorable à la santé et à l’épanouissement de l’enfant », en favorisant des « activités alternatives : lecture à voix haute, jeux – libre, de société ou en plein air – activités physiques, créatives et artistiques ».
Les institutions, l’État, ont un rôle majeur à jouer. Car en effet, la formation de tous les professionnels en lien avec la petite enfance, soignants comme pédagogues, est indispensable. De larges campagnes d’information et de sensibilisation du grand public sont également nécessaires et devront être renouvelées fréquemment et régulièrement.